VARISCAN MINES est une société orléanaise fondée en 2010 par trois anciens du BRGM et filiale de la Société multinationale PLATSEARCH NL, dont le siège est en Australie.
Elle a déposé le 28 juillet 2011 auprès de la Ministre de l’Écologie et de l’Énergie une demande de permis exclusif de prospection d’une durée de 5 ans renouvelables dans 17 communes de Charnie, 15 en Sarthe et 2 en Mayenne.
La recherche qui, d’après nos évaluations, pourrait donner lieu à environ une soixantaine de forages, porte sur des métaux : cuivre, zinc, plomb, or et argent. La surface à prospecter s’étend sur 205 km2, de Sillé le Guillaume au Nord jusqu’à Saint-Symphorien au Sud et de Voutré à l’Ouest jusqu’à Conlie à l’Est. Elle renferme en son centre le site de l’ancienne mine de Rouez en Champagne, exploitée de 1989 à 1993 et qui avait permis d’extraire notamment 2 tonnes d’or et 7 tonnes d’argent. On avait dit à l’époque que ce site contenait le plus gros amas sulfuré polymétallique d’Europe, estimé à 3 millions de tonnes.
Visant une exploitation sur plusieurs décennies, Variscan et Platsearch sont décidées à investir dans la recherche un budget de 11 millions d’euros. Mais ce ne seront pas elles en principe qui géreront l’exploitation, seulement la prospection qui pourrait aller jusqu’à 1500 mètres en profondeur. La multinationale Platsearch, qui effectue notamment des recherches en uranium en Australie, a comme banque HSBC, la deuxième banque mondiale disposant de 7500 bureaux sans 87 pays. Elle a des accords notamment avec BNP Paribas et le Crédit Agricole.
Les maires des communes concernées ont été consultés par les Préfectures de la Sarthe et de la Mayenne en plein mois d’août, ils devaient répondre dans un délai d’un mois sous peine que leur avis soit jugé favorable. L’une des communes s’est laissée surprendre par cette procédure pour le moins expéditive. Les 16 autres communes ont toutes émis un avis défavorable. Concernant Rouez en Champagne, la commune conserve un souvenir douloureux de l’exploitation de sa mine qui avait donné lieu à une expropriation portant sur 27 ha de terres agricoles, toujours neutralisées. Presque 20 ans après, il subsiste sur le site 250.000 m3 de stériles.
Les 17 maires, pour juger le projet, ont reçu un dossier « allégé », comprenant notamment une notice d’impact de 60 pages et une étude d’incidence Natura 2000. Ils ont un avis défavorable, estimant disposer d’informations insuffisantes. Torcé-Viviers a motivé sa réponse « en raison de la ressource en eau ». Le captage de la Houlberdière est proche du site d’investigation, ainsi que ceux de Pezé le Robert et du SIAEP à proximité de la Petite Charnie. Il est évident que l’eau sera la grande question, les exigences de préservation des nappes phréatiques étant aujourd’hui encore beaucoup plus pressantes qu’à la fin des années 80. Le Collectif pour la Sauvegarde de la Charnie prendra position sur le projet avant la fin octobre.
Avis au public, téléchargeable ici. au format .pdf)
* Communes concernées : Sarthe : Conlie, Crissé, Mézières-sous-Lavardin, Neuvillalais, Neuvillette-en-Charnie, Parennes, Pezé-le-Robert, Rouessé-Vassé, Rouez-en-Champagne, Saint-Symphorien, Saint-Rémy-de-Sillé, Ségrie, Sillé-le-Guillaume, Tennie et Vernie. Mayenne : Torcé-Viviers et Voutré.