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Rentrée des chasseurs: jamais assez !

La chasse s’ouvre en Sarthe et Mayenne le dimanche 25 septembre à 9h. L’occasion de rappeler les privilèges anormaux dont bénéficient les chasseurs français au mépris des réalités biologiques que respectent la plupart de nos voisins.

1) La France, pays de tous les records
2) De nouvelles niches fiscales en préparation pour les chasseurs
3) Les nuisibles : encore un record français


1) La France, pays de tous les records : pas de jour sans chasse.
La France est le seul pays de l’Europe de l’ouest à ne pas avoir de jour sans chasse. Il avait été instauré en juillet 2000 par la loi Voynet, le mercredi ; il a été supprimé en 2003 et en catimini par Roselyne Bachelot pour faire plaisir à ses amis chasseurs du Maine-et-Loire.

Chez nos voisins :

  • La chasse est interdite le dimanche aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne.
  • En Espagne, les régions réglementent la chasse : de 2 à 3 jours de chasse par semaine au maximum.
  • En Italie, 3 jours de chasse partout.
  • En Suisse romande, 3 jours sans chasse dont le dimanche dans le canton de Neuchâtel, tous les jours sans chasse dans celui de Genève.

Ce record de la France n’est pas le seul. Il s’accompagne du record européen d’animaux sauvages tués chaque année sur notre territoire : 30 millions. Sur les 100 millions d’oiseaux abattus chaque année en Europe, 25 le sont uniquement chez nous. Enfin ceci explique cela : la France détient le triste record annuel du nombre d’accidents de chasse.


2) De nouvelles niches fiscales pour les chasseurs.
Deux projets de loi sont actuellement concoctés à l’Assemblée Nationale et au Sénat qui prévoient de nouvelles niches fiscales offertes aux chasseurs avec l’exonération de taxes sur les terrains aménagés pour la chasse. Déjà une loi votée en décembre 2008 avait défiscalisé les chasses privées. Au nom de quoi ?


3) La liste absurde des nuisibles : encore un record français
Connaissez-vous la liste des animaux déclarés nuisibles par les autorités responsables ?

Il y a 12 mammifères et 6 oiseaux.
Les mammifères Les oiseaux
Belette Ragondin Corbeau freu
Chien viverrinRat musqué Corneille noire
Fouine Raton laveur Étourneau sansonnet
Lapin de garenne Renard Geai des chênes
MartreSanglier Pie bavarde
Putois Vison d’Amérique Pigeon ramier

Pourquoi sont-ils déclarés nuisibles ? C’est d’après la loi « en fonction des dommages que ces animaux peuvent causer aux activités humaines et aux équilibres biologiques ». Activités humaines : agricoles, forestières et aquacoles. Les dommages invoqués doivent être « importants ». Or la plupart des arrêtés préfectoraux établissant la liste des nuisibles dans chaque département ne donnent aucune justification des choix qui sont effectués. La liste est décidée après consultation de la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage où les chasseurs sont surreprésentés par rapport aux associations de protection de la nature qui n’ont pratiquement pas voix au chapitre.
Sous couvert de protection de la faune, les chasseurs en réalité veulent protéger le gibier, en particulier celui produit dans des élevages professionnels. Chaque année 5 000 élevages sortent 14 millions de faisans, 5 millions de perdrix et 12 0000 lièvres. Ces animaux sont lâchés dans des territoires qu’ils ne connaissent pas. Alors il faut « réguler », autrement dit tuer les prédateurs de ces gibiers sans défense.



photo Fabrice Simon.

L’utilité du renard.
Comble de l’absurde : le renard peut consommer chaque année jusqu’à 5 000 rongeurs parmi lesquels le rat musqué ou le jeune ragondin figurent sur la liste des nuisibles. Et qui plus est ces multiples petits rongeurs s’attaquent aux cultures. De nombreux agriculteurs connaissent parfaitement le rôle de dératisation du renard et préfèrent le laisser agir plutôt que de recourir à des anticoagulants ou d’autres pesticides chimiques qui empoisonnent à la fois la faune, la flore, la terre et ...  l’homme.


Le cas particulier du blaireau.
Le blaireau ne figure pas sur la liste des nuisibles mais il fait l’objet d’un traitement spécial. Les préfets peuvent prendre des arrêtés autorisant les chasseurs à les détruire à certaines périodes de l’année, notamment au moyen du procédé barbare du déterrage en recourant à des chiens qui les dévorent. Il est rarement prouvé que les blaireaux commettent des dégâts aux cultures.


Conclusion : si la conservation des « équilibres biologiques » était le souci réel du législateur, alors il laisserait faire la nature qui sait très bien se réguler elle-même.

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