Lettre aux Élus

logo Collectif À PROPOS DE LA RECHERCHE MINIÈRE, LETTRE OUVERTE AUX ÉLUS EN QUÊTE D’EMPLOIS


RECYCLER PLUTÔT QU’EXPLOITER

par le Collectif pour la Sauvegarde de la Charnie.



 

Le 6 Septembre prochain va se tenir au Mans la première réunion de la Commission de suivi du Perm Tennie. Les dirigeants de la Société Variscan qui ont obtenu l’autorisation de prospecter dans un périmètre de 205 km2, moins le site de l’ancienne mine de Rouez en Champagne, doivent indiquer ce que sera la première phase de leurs travaux de prospection. Ils vont se montrer rassurants, engageants : ils sont sensés œuvrer pour l’intérêt général. Rien que des travaux anodins, prélèvements de sol pour analyses, recherche aérienne électromagnétique sans risque de perturber les animaux d’élevage, poulets, chevaux ou bovins... Pendant ce temps la Société Total, propriétaire du site de Chantepie, devra d’ici Novembre achever les travaux nécessaires pour contenir les eaux de ruissellement au sud et à l’est avec remise aux normes. Mais pas nettoyer le site.

Le nettoyage du site de Chantepie n’est pas imposé à Total.

L’engagement écrit figure dans la notice d’impact d’origine de restituer le site à l’agriculture. Une quinzaine d’années après la fermeture, rien n’a bougé. L’administration ferme les yeux parce qu’elle sait que la facture en serait exorbitante. Pour donner une idée, il en coûte 450 euros pour neutraliser 1m3 de terre polluée par quelques gouttes de mercure. Pour les 250 000 m3 de résidus miniers cyanurés, qui pour le moment sont contenus, tout dépend du taux au m3. L’existence de cette bombe à retardement n’empêche pas le ministre du Redressement Productif et certains élus des 17 communes concernées de rêver à une nouvelle exploitation qui créerait des centaines d’emplois. Après avoir émis l’an dernier un avis défavorable, ces élus pensent que le projet de Variscan va leur apporter la manne providentielle. L’entreprise leur vante les vertus d’une usine souterraine modèle (Geek Python) qui, selon elle, ne pollue plus mais elle se garde bien de préciser que cette unité fonctionnerait largement en automation. Une société canadienne concurrente de celle-ci (Rocmec) souligne quant à elle que son système hyper automatisé ne nécessiterait qu’un seul emploi de « technicien minier ». Qui dit mieux ? Mais personne ne parle des milliers de m3 de terre traités chimiquement qui grossiront encore davantage le « sac poubelle ».

Pour l’emploi : des gisements sous-exploités

Plutôt que de se laisser leurrer par des promesses fallacieuses, détruisant à jamais des dizaines d’hectares de terres agricoles, nous convions les élus à considérer qu’il existe d’autres gisements de métaux rares sous-exploités qui mériteraient un sérieux examen. Sait-on que 90 millions de téléphones portables, contenant ces métaux, dorment dans les foyers français ? Car actuellement seuls 11 % sont envoyés au recyclage. La collecte rationalisée des portables, comme celle qui alimente les Ateliers du Bocage dans les Deux-Sèvres avec le réseau Emmaüs, a permis de créer 45 emplois. 12 000 portables collectés permettent de créer un emploi d’insertion. Les effectifs augmentent constamment. Pour le traitement industriel de la récupération des métaux rares, la France est très en retard par rapport à la Belgique, l’Allemagne, la Suède et la Grande-Bretagne. Concernant les cartes électroniques, seules la COREPA à Falaise pour l’or et Terra Nova à Isbergues pour l’argent ont des unités de traitement.


Messieurs les élus qui rêvez d’un nouvel eldorado, suscitez au moins la création d’unités de recyclage comme celles des Ateliers du Bocage. C’est une activité non-polluante, pourvoyeuse d’emploi, peu gourmande en espace et assurée d’un débouché qui ne fera que croître au fil des années.

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